La formation, le meilleur placement
J’ai participé récemment à une manifestation où intervenait Anja Förster, une auteure à succès et conférencière remarquable, qui a l’art d’amener les gens à réfléchir.
Le monde du travail et ses nouvelles exigences
Un des points centraux de son intervention était la manière dont les exigences du monde du travail vis-à-vis des collaborateurs et de leur formation avaient changé au fil des années. L’utilisation commerciale d’Internet a été à l’origine d’une importante rupture. Jamais auparavant nous n’avons pu communiquer aussi rapidement les uns avec les autres, jamais il n’a été aussi simple de comparer sous l’angle de la transparence (produits, prix, services et prestations) et il n’y a jamais eu autant de nouvelles opportunités commerciales. Il en est résulté une concurrence globale qui joue également sur le plan local. Des Suisses commandent en ligne de telles quantités de marchandises bon marché fabriquées en Chine qu’il a fallu créer de nouveaux centres de distribution. De la folie ! Une évolution qui signifie évidemment aussi une pression sur les prix mortelle pour les commerces suisses. Nous sentons également que nos prix suisses commencent à déraper, ce qui ne manque pas de se répercuter sur les marges. Cette pression sur nos prix fait que des structures d’entreprises doivent être repensées et adaptées, ce qui peut, dans le pire des cas, déboucher sur des fermetures et des licenciements. On a l’impression qu’il n’existe aucune solution viable face à cette spirale négative.
Le marché se dynamise
Cela n’est évidemment pas le cas. Jamais encore en effet nous n’avons vu naître et s’épanouir autant d’idées commerciales géniales qu’aujourd’hui. Le marché de l’emploi se transforme peu à peu en un marché des entrepreneurs, où les protagonistes sont plus enclins à prendre des risques. Être indépendant a à nouveau la cote. L’indépendance et la liberté entrepreneuriale priment donc sur la sécurité apparente. Jusqu’à l’ère d’Internet, les travailleurs pouvaient se contenter d’accomplir leurs tâches avec soin et application.
Dans un contexte national, où l’on constate de facto qu’il y a plein emploi, cela pourrait sembler suffisant, mais dans un contexte global, nous serons tôt ou tard dépassés d’une manière ou d’une autre. On relèvera également les énergies alternatives et la protection de l’environnement, domaines où la Suisse a joué pendant longtemps un rôle de pionnier et où elle se retrouve désormais en retrait. Inquiétant mais vrai. Le bien-être et le confort encouragent l’immobilisme.
Comment être à niveau
Les anciennes vertus ne suffisent plus si l’on entend rester à niveau sur le long terme. Nous sommes en effet confrontés à de nouvelles exigences, qui ne peuvent être apprises qu’en partie, des exigences qui font la différence.
Nous parlons ici de créativité, d’esprit d’initiative et de passion. Cette dernière est souvent révélatrice. Mais la passion génère aussi la souffrance. C’est malheureusement ainsi. Le combat pour convaincre exige du courage, de la force, de l’endurance et des alliés. Prenez l’exemple de la marque Tesla: Elon Musk n’a pas seulement donné un nouveau dynamisme à l’industrie automobile, mais également aux banques (Paypal) et à la conquête spatiale (SpaceX). La voiture n’est en outre que le début et la dynamique finira par toucher la maison, la commune ou la ville.
Changer les perspectives
Pour changer quelque chose, il faut d’abord de changer la perspective. Cela peut commencer tout simplement par la lecture d’un ouvrage spécialisé. On peut également visiter des collègues d’autres entreprises pour se faire une idée des possibilités qui existent et de mener une réflexion personnelle sur ses propres positions. La formation continue est évidemment aussi une manière adéquate, quoique parfois plus coûteuse, d’apprendre quelque chose de nouveau.
Une bonne formation dépend des intervenants, qui ont quelque chose à dire
A mon avis, le choix de la formation et de la formation continue dépend surtout des intervenants qui seront sollicités. Ces derniers ont-ils vraiment un curriculum qui permet de considérer que ce qu’ils disent correspond à ce qu’ils ont fait dans le passé? Est-ce véridique? Ai-je vraiment confiance en cette personne qui occupe une place particulière avec des capacités particulières pour traiter le thème à l’ordre du jour? Cette personne est-elle vraiment en mesure de me transmettre une compétence d’action spécifique et qui plus est de telle sorte que je puisse la mettre en pratique le lendemain déjà?