Dites-vous clairement STOP et vérifiez. Vérifiez l’affirmation ou l’action qui vous donne cette intuition désagréable. Et oui, vous avez le droit de freiner, vous avez le droit de vous arrêter et vous avez aussi le droit de dire haut et fort STOP.
Exemple: quelqu’un veut «vous envoyer au front» car il n’ose pas y aller lui-même.
Déclaration du manipulateur:
Le collègue M. Meier a été à nouveau très dur avec moi hier, il n’a fait que de m’humilier! J’ai été tellement vexé et j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps. Si seulement j’étais aussi confiant et fort que vous, j’en parlerais. Mais je n’y arrive pas comme vous! (On ajoute é cela le regard suppliant).
Si vous vous sentez ici flatté(e), vous irez peut-être voir M. Meier pour le confronter. Et vous enten-drez alors une toute autre version de l’histoire ou vous vous entendrez dire que cela ne vous regarde aucunement et que vous n’avez pas à vous mêler de l’histoire.
Ne vous méprenez pas, il est naturel de vouloir aider une victime. Mais pas un manipulateur à ses aises.
Possibilités de réaction verbale
- J’ai l’impression que vous aimeriez que je parle é M. Meier. Est-ce le cas?
- Si vous voulez quelque chose de moi, demandez-le directement. Je pourrai alors dire OUI ou NON.
- Je n’irai pas parler é M. Meier. Mais je peux volontiers vous donner quelques conseils pour mener une telle conversation.
- Vous devriez parler directement é M. Meier, je ne suis pas la bonne personne pour cela.
- Que voulez-vous? Que je parle é M. Meier ou un conseil pour mener une telle conversation?
(Si la personne répond «Oui, j’aimerais que vous parliez é M. Meier», poursuivez avec le conseil C!)
Ne vous laissez pas embarquer dans quelque chose que vous ne voulez pas. Surtout, avant de vous laisser entraîner, vérifiez ce qu’il s’est vraiment passé.
- Que signifie que «M. Meier a été dur»?
- A-t-il vraiment été dur?
- Qui était présent?
- Qui a vu ou entendu la situation?
Si vous êtes le supérieur de la victime présumée, dites-lui que vous allez organiser une rencontre avec lui/elle et M. Meier et qu’il ou elle pourra alors clarifier la situation avec M. Meier en votre présence et sous votre direction.
Si vous n’êtes pas son supérieur, référez la victime é son supérieur ou au conseil d’entreprise. Ne vous laissez pas entraîner si vous ne le souhaitez pas ou si vous n’êtes pas en charge.
Et voici comment les choses fonctionnent pour toute forme de manipulation:
Effectuez un freinage d’urgence. Arrêtez-vous et demandez-vous ce qui est en train de se passer. Non, vous n’êtes pas obligé(e) de répondre tout de suite. Vous pouvez dire: «Un moment, j’y réfléchis». Est-on en présence d’une manipulation? (Si oui, trouvez une manière d’aborder le sujet ou de la rejeter). Entraînez-vous à dire NON.
Gilet de protection contre la manipulation
1. Attention, vigilance et observation
Soyez vigilant(e), regardez attentivement, écoutez bien et faites attention à votre intuition. Observez votre interlocuteur et observez son influence sur vous.
2. Vérifiez l’éventuel mobile ou tentative d’orientation d’une déclaration
- Pourquoi la personne dit-elle cela?
- Pourquoi la personne le dit-elle sous cette forme?
- Que peut être l’objectif de cette déclaration?
3. Capacité défensive
Pour pouvoir se défendre, il faut oser aller sur la ligne de défense.
Pour de nombreuses personnes, aller sur la ligne de défense signifie faire preuve de courage. C’est pourquoi lorsque l’on se sent impuissant et sans défense, il est important de travailler sur les points suivants:
- Rhétorique – entraînez-vous à avoir un discours efficace et confiant.
- Langage corporel – lorsque vous êtes sur la ligne de défense, veillez aussi à ce que votre langage corporel soit stable et paraisse confiant.
- Améliorez votre connaissance des personnes.
- Penchez-vous sur les mécanismes de l’emprise et de la manipulation. Une personne qui comprend et qui reconnaît peut aussi agir.